PRIX FONDATION SCELLES 2017
Les Jeunes contre l'Exploitation Sexuelle
Cérémonie de remise des prix 2017
la vidéo de la cérémonie à la Bibliothèque du Barreau de Paris
Clip de la cérémonie 2017 de remise des Prix Fondation Scelles
les jeunes s'engagent contre l'exploitation sexuelle
PALMARES 2017
Les lauréat.e.s de la 4ème édition
Gabrielle Fingerhut
Prix du Jury et Prix du Public de la meilleure Plaidoirie
« Inspire, expire, tu ne vas pas mourir. [...] La France n’accepte pas que l’on aide des hommes qui prennent ce qu’ils étaient venus prendre alors qu’on ne leur donnait pas. [...] Sonia a encore une chose que personne ne lui enlèvera : ses droits. Et ça, quand elle y pense, ça l’aide à se dire que peut-être une jour, elle pourra prononcer le mot ‘avenir’. »
Secrétaire de la Conférence
Marie-Charlotte Perrier et Mélanie Chenouard
Prix du Jury du meilleur Reportage
« Je m’appelle Nour, j’ai 23 ans, et je gagne ma vie en faisant de la livecam. » Diplômée et issue d’un milieu favorisé, Nour ne correspond en rien au cliché de la ‘livecameuse’ telle qu’on pourrait se l’imaginer. Pourtant depuis le mois de juin dernier, c’est l’activité qu’elle a choisie pour gagner sa vie. »
Journalistes, ESJ Lille
Geoffrey Lopes et Victoria Rouxel
Prix du Public du meilleur Reportage
« Sur les forums, des centaines d’handicapés postent des annonces pour stimuler leur sensualité oubliée. Ils se disent en détresse affective : solitude, exclusion, absence de sexualité … Des accompagnants sexuels, plus ou moins sensibilisés, promettent de leur redonner confiance en eux en leur faisant découvrir des sensations corporelles. S’engagent-ils dans une activité de bien-être ou basculent-ils dans un univers de prostitution ? »
Journalistes, ESJ Lille
Alice Gardair
Prix du Jury et Prix du Public du meilleur Réquisitoire
« (...) Sans la loi du 13 avril 2016, j’aurai interrompu mes réquisitions ici mais le législateur a eu à cœur d’aller bien plus loin. Il permet aux victimes de la prostitution d’exister grâce à un titre de séjour provisoire, de se loger en foyer d’hébergement, et de subsister avec une allocation temporaire. Si Sonia a en partie bénéficié de cette protection, l’État français s’engage aujourd’hui et rend enfin possible la sortie définitive du système prostitutionnel. »
ENM - Auditrice de justice, promotion 2015
Juliette Paulet
Prix du Jury du meilleur Visuel
Photographe, Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière
Juliette Alhéritière
Prix du Public du meilleur Visuel
Photographe, Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière
Marie-Pierre Magherini
Prix du Public du meilleur Visuel
Photographe, Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière
UN RENDEZ-VOUS UNIQUE
Quoi ? Pourquoi ?
- Des jeunes engagés contre l’exploitation sexuelle
La Fondation Scelles donne la parole à des jeunes d’horizons multiples qui souhaitent lutter contre l’exploitation sexuelle et mettre leur réflexion et leur talent au service de cette cause.
- 5 concours et 10 récompenses
5 concours récompensent les meilleurs réquisitoires, plaidoiries, visuels, reportages, exposés médicaux, sur la réalité de l’exploitation sexuelle.
2 Prix - le prix du public et le prix professionnel - sont attribués pour chaque concours.
- Un thème au cœur de l’actualité
Cette année, les candidats livrent leur vision concrète de l’exploitation sexuelle dans le contexte nouveau de la loi française sur la prostitution, votée le 13 avril 2016.
Qui ?
- 31 candidats
Des étudiants et jeunes professionnels : avocats, magistrats, professionnels de l’image, médecins et journalistes.
- 6 partenaires de 1er plan
La Conférence du Barreau de Paris, l’Ecole Supérieure de Journalisme de Lille, l’Ecole Nationale Supérieure Louis-Lumière, l’Ecole Nationale de la Magistrature, et NOUVEAUTE CETTE ANNEE la Faculté de Médecine Paris Descartes & Actions Santé Femmes.
- 2 jurys
19 personnalités du monde politique, associatif, médiatique, médical et juridique.
Le public qui votera en ligne du 6 au 19 juin 2017.
Quand ?
- De janvier à mai 2017 Travail des candidats et restitution des créations
- Début juin 2017 Vote du Jury
- Du 6 au 19 juin 2017 Vote du public
- 30 juin 2017 Cérémonie de remise des Prix à la bibliothèque du Barreau à Paris
Edition 2017
LE THEME 2017
La loi du 13 avril 2016 contre le système prostitutionnel : Que prévoit-elle ? Comment est-elle appliquée ?
- Quelles sont les nouvelles dispositions visant à protéger et accompagner les victimes, et à poursuivre et sanctionner les auteurs ?
- Que changent-elles ?
- Comment sont-elles mises en oeuvre ?
- Les candidats apporteront leurs réponses à ces questions pour mieux interroger et interpeller le grand public.
Les thèmes des années précédentes :
- 2015-2016 : Les vulnérabilités en tant que facteurs de surexposition aux différentes formes de prostitution
- 2013-2014 : L’exploitation sexuelle des mineurs
- 2012-2013 : L’exploitation sexuelle sous l'angle des violences faites aux femmes
Les 5 concours 2017
Concours de plaidoiries
Des avocats, Secrétaires de la Conférence du Barreau de Paris, ont plaidé dans une affaire inspirée d’un cas réel, celle de Sonia, victime de l’exploitation sexuelle. Ils mettent en lumière les conséquences dramatiques sur la vie de cette personne prostituée par son cousin, et la nécessité de lui reconnaître le statut de victime.De futurs magistrats-parquetiers se sont prêtés à l’exercice du réquisitoire contre le prévenu Adil, proxénète de Sonia. Ils rappellent la nécessité de combattre fermement le proxénétisme et la demande, et de protéger les plus vulnérables et la société face à une menace grandissante.
Concours de visuels
De futurs photographes ont créé des visuels qui visent à sensibiliser les clients de la prostitution et le grand public sur la véritable nature de la relation tarifée avec la personne prostituée. Dans ces créations, il est question d’argent, d’absence de liberté, de violence…Des journalistes ont rédigé des articles multimédias sur l’actualité de l’exploitation sexuelle et l’évolution du cadre juridique : les nouvelles formes de prostitution sur internet, ‘l’accompagnement sexuel’, le parcours de sortie de la prostitution prévu par la loi française du 13 avril 2016.
Concours d’exposés médicaux NOUVEAUTE
Des médecins proposent une présentation vidéo de leur thèse ou mémoire sur la santé psychique et physique des personnes prostituées. Ils dénoncent la violence intrinsèque à la prostitution et ses graves atteintes à la dignité humaine.
La restitution de ces travaux et la remise des prix auront lieu en novembre 2017.nos partenaires
La Conférence
du Barreau de Paris
4e collaboration
Les 12 “Secrétaires de la Conférence”, jeunes avocats élus à l’issue d’un concours jugeant de l’aptitude oratoire et de la capacité de conviction des candidats, assurent depuis plus de 200 ans des missions qui leur sont confiées par le Barreau de Paris. Les Secrétaires représentent le jeune Barreau parisien en France et à l’étranger, maintenant ainsi les liens privilégiés qui unissent le Barreau de Paris et les avocats du monde entier. Ils organisent le Concours de la Conférence, la Conférence Berryer ainsi que la petite Conférence, qui sont des écoles de l’éloquence. Mais la mission principale des Secrétaires de la Conférence reste la défense pénale.
Ecole Supérieure de Journalisme de Lille
4e collaboration
Créée en 1924, l’École supérieure de journalisme de Lille (ESJ Lille) est la plus ancienne des 14 écoles reconnues par la profession en France. Sa mission première est la formation initiale au journalisme. Les 60 étudiants sélectionnés chaque année par concours (Bac+3) reçoivent une formation “polymédia” (radio, télé, presse écrite, agence, web) sur 2 ans. Le concours d’entrée est organisé en commun avec l’Institut d’Etudes Politiques de Lille (Sciences Po Lille), ce qui permet aux étudiants d’obtenir deux diplômes à l’issue de leur scolarité : celui de l’ESJ Lille (reconnu par la profession) et celui de l’IEP de Lille (valant grade de Master 2 en Sciences politiques). En 2009, l’ESJ Lille a créé avec le Bondy Blog, la “Prépa égalité des chances” qui accompagne des jeunes sélectionnés sur critères scolaires et sociaux dans la préparation des concours d’entrée des écoles de journalisme reconnues.
Ecole Nationale Supérieure Louis-Lumière
3e collaboration
Créée en 1926 sous l’impulsion de personnalités comme Louis Lumière ou Léon Gaumont, pionnière des écoles de cinéma et de photographie, l’ENS Louis Lumière propose une formation initiale professionnalisante, théorique et pratique, technique et artistique. Placée sous la tutelle du Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, l’Ecole dispense un enseignement dans trois sections : cinéma, son et photographie. Elle a pour vocation de former des collaborateurs de création de haut niveau, qui possèderont les facultés d’adaptation nécessaires à ces métiers où les techniques, les savoir-faire et les processus de création sont en évolution constante.
Ecole Nationale
de la Magistrature
3e collaboration
L’Ecole Nationale de la magistrature (ENM), située à Bordeaux, a été créée en 1958 sous le nom de Centre national d’études judiciaires. Son statut d’établissement public administratif national placé sous la tutelle du Ministre de la Justice, donne à l’ENM une autonomie de ses moyens d’action administratifs et financiers. L’ENM assure 5 missions principales : organisation des concours d’accès ; formation initiale des auditeurs de justice, futurs magistrats français ; formation continue des magistrats français en fonction ; formation des magistrats d’États étrangers liés à la France par des accords de coopération ; formation de juges non professionnels, des juges consulaires et de proximité, et de certains collaborateurs de justice.
Faculté de Médecine
Paris Descartes
1e collaboration
La faculté de médecine Paris Descartes forme des étudiants au métier de médecin, puis les accompagne tout au long de leur parcours professionnel. Par la recherche, étroitement liée à la pédagogie et aux soins, elle contribue à l’avancée de la connaissance au service des patients. Au cœur de Paris, elle est la première faculté de médecine de France en nombre d’étudiants et en en résultats, avec 9000 étudiants, 800 enseignants et 250 agents administratifs répartis sur 3 sites. Son principal engagement est de faire des étudiants des praticiens capables de s’adapter constamment au progrès et de comprendre que la médecine, c’est avant tout de l’humain.
Actions Santé Femmes
1e collaboration
Actions Santé Femmes (ASF) est une ONG dédiée à la santé des femmes en grande difficulté en France et dans le monde. Forte des compétences humanitaires de ses membres fondateurs - médecins, sages-femmes et cadres de santé - ASF intervient pour des missions d'urgence, de formation, d'éducation et de compagnonnage dans le domaine de la gynécologie et de l'obstétrique. L’association œuvre à améliorer l’accès des femmes aux soins de santé de qualité dans les domaines de la gynécologie et de l'obstétrique, et à favoriser l’éducation des femmes et de leur entourage dans le domaine de leur santé.
les membres du jury
Nils Tavernier
Président
du Jury
Cinéaste et acteur, auteur de fictions au cinéma et pour la télévision
Nicole Ameline
Ancienne ministre de la Parité et de l’Egalité professionnelle, Présidente du CEDAW à l’ONU
Didier Arnaud
Journaliste à Libération
Dominique Attias
Vice-bâtonnière de l’Ordre des avocats
Marie-Pierre Badré
Conseillère régionale et déléguée spéciale à l’égalité Femmes-Hommes au Conseil régional d’Ile-de-France, Présidente du Centre Hubertine Auclert
Christophe Bogliolo
Magistrat
Beryl Brown
Avocate, Secrétaire de la Conférence de l’Ordre
Aliénor Carrière
Réalisatrice en société de production
Yves Charpenel
Premier Avocat général à la Cour de cassation
Geneviève Colas
Responsable du Collectif contre la traite des Etres humains
Guillaume Colrat
Photographe
Gilles Gaetner
Journaliste d’investigation à l’Express puis pour le site d’information Atlantico, écrivain, auteur d’une dizaine d’ouvrages
Margaux Guillmot
Magistrate
Elisabeth Moiron-Braud
Secrétaire générale de la MIPROF, membre du Haut Conseil à l’Egalité entre les Femmes et les Hommes
Hortense de Montalivet
Journaliste
Henri-Jean Philippe
Professeur de gynécologie-obstétrique à Paris-Descartes
& Secrétaire Général d'Action Santé Femmes
Gérard Sanz
Photographe, webmestre & autorisations de tournages
Direction de la Jeunesse et des Sports
Mairie de ParisPhotographe de portraits
les PLAIDOIRIES
Avocat.e.s, Secrétaires de la Conférence des Avocats du Barreau de Paris
Plaidoirie 1
Clémence Cottineau
« Ce qui est insoutenable pour une victime, ce sont les dénégations [...] face à l’implacable réalité. [...] Elle veut qu’on lui reconnaisse enfin ce statut de victime qu’elle attend depuis si longtemps [...] (Sonia) n’a pas de ressentiment à l’endroit de quiconque. Elle regrette seulement que son affaire ne soit pas apparue comme une priorité. »
Plaidoirie 2
Nicolas Guerrero
« La violence physique n’est rien à côté de la violence intérieure, celle qui déchire, qui empêche de respirer. Et c’est pour dépasser cet état que je me lave tout le temps à l’eau froide. [...] Pendant l’acte parfois, mon corps est là mais mon esprit est ailleurs.»
Plaidoirie 3
Gabrielle Fingerhut
« Inspire, expire, tu ne vas pas mourir. [...] La France n’accepte pas que l’on aide des hommes qui prennent ce qu’ils étaient venus prendre alors qu’on ne leur donnait pas. [...] Sonia a encore une chose que personne ne lui enlèvera : ses droits. Et ça, quand elle y pense, ça l’aide à se dire que peut-être une jour, elle pourra prononcer le mot ‘avenir’. »
les reportages
Journalistes, Candidat.e.s de l'ESJ Lille
Reportage 1
Livecam : quand le business du sexe sur internet échappe aux lois
de Marie-Charlotte Perrier et Mélanie Chenouard« Je m’appelle Nour, j’ai 23 ans, et je gagne ma vie en faisant de la livecam. » Diplômée et issue d’un milieu favorisé, Nour ne correspond en rien au cliché de la ‘livecameuse’ telle qu’on pourrait se l’imaginer. Pourtant depuis le mois de juin dernier, c’est l’activité qu’elle a choisie pour gagner sa vie. »
Ce reportage offre un éclairage sur la pratique de la ‘livecam’ qui permet à des ‘camgirls’ de se filmer en direct à la webcam devant des ‘clients’ pour répondre à leurs demandes à caractère sexuel ou leur proposer des ‘shows’ personnalisés. Il fait apparaître la difficulté pour le législateur de répondre efficacement à l’évolution du digital, nouvel eldorado des clients et proxénètes 2.0*.* La loi du 13 avril 2016 contre le système prostitutionnel prévoit (article 1) une responsabilisation des fournisseurs d’accès internet et des hébergeurs de sites : obligation de participer à la lutte contre la diffusion de contenus proposant des offres de services sexuels tarifés en lien avec l’activité des réseaux de traite des êtres humains ou de proxénétisme – information des autorités publiques en cas de contenus illégaux et publication des moyens mis en œuvre.
Reportage 2
L'accompagnement sexuel, un passe-droit pour les personnes handicapées ?
de Geoffrey Lopes et Victoria Rouxel« Sur les forums, des centaines d’handicapés postent des annonces pour stimuler leur sensualité oubliée. Ils se disent en détresse affective : solitude, exclusion, absence de sexualité … Des accompagnants sexuels, plus ou moins sensibilisés, promettent de leur redonner confiance en eux en leur faisant découvrir des sensations corporelles. S’engagent-ils dans une activité de bien-être ou basculent-ils dans un univers de prostitution ? »
Ce reportage fait un état des lieux du droit concernant ‘l’accompagnement sexuel’ tarifé qui est assimilé à de la prostitution et donc condamné sous les infractions de recours à la prostitution d’autrui pour les personnes en situation de handicap comme pour tout client de la prostitution* et de proxénétisme pour les ‘intermédiaires’, associations ou sites internet.*La loi du 13 avril 2016 interdit l’achat d’un acte sexuel (articles 20 et 21), qui constitue une contravention de 5e classe punie d’une amende de 1500€ et 3750€ en cas de récidive. Pour rappel, le Comité consultatif national d’éthique en France, estimait en 2012 qu’« il n’est pas possible de faire de l’aide sexuelle une situation professionnelle comme les autres en raison du principe de non-utilisation marchande du corps humain ».
Reportage 3
Quitter la prostitution, un parcours de combattantesde Mathilde Goupil
« La ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol, avait promis que [le parcours de sortie] serait 'opérationnel en janvier 2017'. Pourtant, un an après l’adoption de la loi, le dispositif peine à se mettre en place. » La loi visant à lutter contre le système prostitutionnel, adoptée en avril 2016, prévoit un parcours de sortie de la prostitution et d’insertion sociale et professionnelle pour les personnes prostituées, désormais reconnues comme victimes. Ce reportage décrit ce parcours de sortie et la prise en charge globale par des associations agréées : logement, aide financière, titre de séjour, santé, insertion, pour une durée maximale de deux ans.
LES REQUISITOIRES
Futur.e.s Magistrat.e.s du Parquet Candidat.e.s de l'ENM
Réquisitoire 1
Alexia Cussac
ENM - Auditrice de Justice
Promotion 2015« La réponse judiciaire [...] doit être ferme [...]. C’est un combat qu’il faut mener, un combat contre l’exploitation de la vulnérabilité, un combat contre le commerce de la personne humaine et un combat contre ce phénomène qui fait le lit de tant d’autres infractions [...]. Ne pas envoyer un signal, une réponse ferme dans ce genre de dossier, c’est [...] donner du crédit à ceux qui font de la prostitution un fléau de la société, [...] en donnant le sentiment que ceux qui l’organisent ne sont redevables de rien et qu’ils peuvent s’y adonner sans en être véritablement responsables. »
Réquisitoire 2
Amélie Djaoudo
ENM - Auditrice de Justice
Promotion 2015
« [...] l’homme-profit [...] a fait d’elle une femme-produit [...]. Les quatre ans d’enquête sont le reflet de la complexité de poursuivre le proxénétisme dans une prostitution aujourd’hui devenue mondialisée [...]. L’ancienneté des faits ne doit pas en faire oublier leur extrême gravité. On parle bien d’une jeune femme livrée sur le territoire français, contrainte à la prostitution, violée par des clients et déracinée de sa famille [...]. Peut-on faire de la France [...] un pays dans lequel des hommes importent des femmes pour les livrer à la prostitution ? On est face à des faits détestables qui mettent à mal les fondements de notre démocratie et de notre Etat de droit. »
Réquisitoire 3
Alice GardairENM - Auditrice de Justice
Promotion 2015
« [...] A quoi doit servir ce procès ? Rendre visibles les victimes invisibles, les sortir de l’ombre et de l’indifférence car nous sommes tous spectateurs. Du bois de Boulogne à celui de Vincennes, nous faisons semblant de ne pas voir, de ne plus voir [...] ces femmes [...] qui vendent leur corps du soir au matin sous l’œil aiguisé de leurs souteneurs. [...] Notre droit alloue des dommages-intérêts mais ne répare pas les vivants. Sans la loi du 13 avril 2016, j’aurai interrompu mes réquisitions ici mais le législateur a eu à cœur d’aller bien plus loin. Il permet aux victimes de la prostitution d’exister grâce à un titre de séjour provisoire, de se loger en foyer d’hébergement, et de subsister avec une allocation temporaire. Si Sonia a en partie bénéficié de cette protection, l’État français s’engage aujourd’hui et rend enfin possible la sortie définitive du système prostitutionnel. »
Réquisitoire 4
Philippe Olivier
ENM - Auditeur de Justice
Promotion 2015
« En appréhendant la situation des personnes prostituées dans un sens plus global, en responsabilisant le client, en aggravant les peines en cas de viol, agression sexuelle ou violence contre des personnes prostituées, la loi [du 13 avril 2016] a pris en compte cette spirale de la contrainte, du chantage, et de la violence [...]. En développant et en clarifiant l’arsenal législatif visant à protéger les personnes prostituées, le législateur a entendu faire passer un message clair : la stigmatisation doit changer de camp. [...] En rendant effective la protection des victimes et la répression des auteurs, la loi [...] fait désormais fi des fausses pudeurs et des atermoiements et s’adresse aux personnes prostituées exploitées [...] en leur disant : vous ne serez plus seules ! »
Réquisitoire 5
Pierre RenaudENM - Auditeur de Justice
Promotion 2015
« Il est heureux que la loi du 13 avril 2016 pénalise aujourd’hui les clients de la prostitution parce qu’au fond, dans ce dossier, [...] toutes ces manœuvres indignes ne sont là que dans un but et un seul, plaire à et satisfaire ceux que cela ne dérange pas de payer pour avoir un acte sexuel. Qu’est-ce que le proxénétisme si ce n’est un sordide contrat par lequel deux personnes, un souteneur et le client s’entendent pour profiter d’une troisième [...], la [personne] prostituée qui, elle n’a pas son mot à dire ? »
Réquisitoire 6
Pablo RieuENM - Auditeur de Justice
Promotion 2015
« Le Ministère public qui représente la société doit dire que la société souffre elle aussi de ce cancer qu’est le proxénétisme, ce mal auquel M. Adil a prêté son concours. Elle souffre des souffrances de toutes ces femmes exploitées, meurtries dans leur corps, dans leur sexualité, dans leur psyché. [...] Cette société [...] supporte de plus en plus mal cet ignoble système prostitueur. J’en veux pour preuve la loi du 13 avril 2016, qui outre la protection qu’elle offre aux personnes prostituées [...], pénalise désormais en plus du proxénète, le ‘client’ [...] [qui] participe au marchandage odieux du corps des victimes. »
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le DOSSIER DES PRIX 2017